dimanche 26 juin 2011

Premières heures à Caracas.

Après un voyage pour le moins longuet, me voilà bien arrivé à Caracas où je peine à prendre le rythme local. Je n'ai pas encore eu le temps de m'adapter au décalage horaire, ce qui me permet de me réserver un peu de temps de lecture en pleine nuit et de constater que la musique qui s'échappe des "barrios" environnants ne s'arrête qu'avec le retour du petit matin. 

Mes hôtes pour les deux mois à venir sont plus que chaleureux et habitués à familiariser les touristes et autres gens de passage aux us et coutumes de la vie de Caraqueño. Sandra, professeure d'anglais dans un collegio de Caracas, et le père de famille Franciso, ancien guide touristique me guident dans ma découverte de la ville. 

Quelques heures passées ici vallent bien quelques journées de lectures pour appréhender la sociologie de la ville et saisir ce que la ghettoïsation sociale signifie. De la fenêtre de la chambre que j'occupe au 18ème étage d'une tour qui en comporte pas moins de 33, il m'est donné l'occasion de voir des "cerros" se construire en direct à flanc de colline, ainsi que la fameuse "ruta 905" de laquelle descendaient les masses populaires lors des évènements du Caracazo en 1989. 
Le trajet en taxi de l'aéroport à Caracas est également digne d'intérêt pour ceux qui s'intéressent à la société vénézuélienne et aux inégalités sociales de manière générale. Dans une cohorte de véhicules qui forment des embouteillages monstres (même un 24 juin qui est un jour férié au Venezuela) se côtoient de vieilles américaines qui ont du subir plus de réparations que ma clio...des objets roulants plus ou moins bien identifiés, et des voitures d'un luxe déraisonnable. S'il faut une bonne heure pour faire les quelques kilomètres du trajet, cela laisse le temps de contempler des paysages étonnants (passage du niveau de la mer à 1000 mètres d'altitude en quelques centaines de mètres) au travers de collines où la rigueur des pentes n'empêchent pas les constructions toutes azimuts. C'est au détour d'une des méandres du trajet qu'il est donné l'occasion à l'observateur attentif de voir les travailleurs du bâtiment s'activer pour réparer ce qu'il reste comme vestiges des inondations et glissements de terrain de l'hiver passé...et certains selon le chauffeur de taxi des grandes inondations de 1999...C'est dans ces moments que l'on regrette d'avoir laissé son appareil photo dans le coffre...

Un chauffeur de taxi qui n'a pas manqué de nous faire part de ses interrogations sur l'état de santé de Chavez...Ce dernier est attendu pour les festivités de l'anniversaire de la déclaration d'indépendance le 5 juillet. S'il n'est pas rentré de Cuba d'ici là, l'opposition toujours aussi fine ne manquera pas de se déchaîner...

Quelques faits en vrac:
- Au pays du socialisme du XXIème siècle, il est possible d'acheter un téléphone avec sa ligne téléphonique et son crédit mensuel pour nettement moins qu'une course en taxi entre l'aéroport et le centre-ville, et pour une somme quasi-identique aux produits alimentaires d'importation. 
- Le simple ticket de caisse d'un supermarché est en soit un objet d'étude intéressant. Chaque produit est soumis à un taux d'imposition variable, en fonction de plusieurs critères dont l'origine du produit (importé ou non), produit alimentaire de base ou de "luxe". Il est ainsi possible de trouver du rhum local à un prix inférieur que le moindre soda d'importation. 


Aujourd'hui, dimanche, je vais essayer de comprendre le fonctionnement des transports (en compagnie de Sandra) en commun de la ville. Mon sens de l'orientation à toute épreuve devrait être d'une aide remarquable...Il s'agira en effet, de se retrouver dans une sorte de chaos organisé, où les bus ne respectent ni horaires ni arrêts, mais suivent des sens de direction essentiellement d'Est en Ouest. Ce sera l'occasion de localiser mes lieux de recherche, les différentes bibliothèques de la ville, les centres d'archives et mon université d'accueil où je ne me rendrai pas avant mardi. 

D'ici là, je pourrai organiser un emploi du temps qui s'annonce des plus chargés.

Plus de nouvelles à suivre.  Avec des photos...
Pour le moment tout se passe pour le mieux. 





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