lundi 9 janvier 2012

Ahmadinejad en tournée chez les anti-Américains d'Amérique latine

Mahmoud Ahmadinejad est arrivé dimanche au Venezuela, première étape de la minitournée latino-américaine du président iranien qui a été vivement condamnée par Washington.
Le chef de l'État iranien a été accueilli en grandes pompes à l'aéroport international de Caracas. Attendu par une garde d'honneur, un tapis rouge et un comité de réception d'une centaine de personnes emmené par le vice-président Elias Jaua, Mahmoud Ahmadinejad n'a pas dit un mot à la presse. Vêtu d'un costume gris, il s'est contenté de faire le V de la victoire, brandissant ensuite le poing en l'air avant de s'engouffrer dans une voiture officielle.
Après sa rencontre lundi avec Hugo Chavez, le président Ahmadinejad se rendra au Nicaragua, à Cuba et en Équateur, des pays connus pour leurs différends avec les États-Unis. L'objectif de la tournée du chef de l'État iranien est simple : renforcer les relations avec ces quatre pays au moment où les puissances occidentales accentuent la pression sur la République islamique, soupçonnée de chercher à se doter d'un arsenal nucléaire.
« Dans ces quatre pays, nous allons discuter des questions régionales et internationales et de la volonté du régime de la domination d'intervenir dans les affaires des autres pays et de sa présence militaire. » — Mahmoud Ahmadinejad, parlant à demi-mot des États-Unis
« Nos relations avec les pays d'Amérique latine sont très bonnes et se développent », a souligné Mahmoud Ahmadinejad avant de quitter Téhéran. « La culture des peuples de cette région et leurs demandes historiques ressemblent aux demandes du peuple iranien. Ce sont des peuples qui ont une pensée anticolonialiste, c'est pour cela qu'ils résistent face au régime de l'oppression », a-t-il indiqué, faisant référence aux États unis sans les nommer.
Vendredi, Washington a appelé les pays d'Amérique latine à ne pas « renforcer leurs liens » avec l'Iran. « Le régime [iranien] ressent la pression grandissante [de la communauté internationale] et il est dans une quête désespérée d'alliés », a déclaré la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland. « Nous voulons faire savoir de manière très claire aux pays du monde entier que ce n'est pas le bon moment pour renforcer les liens, économiques ou liés à la sécurité, avec l'Iran », a-t-elle ajouté.
En 13 ans à la tête du Venezuela, Hugo Chavez s'est rendu à 9 reprises à Téhéran
En réponse à cette mise en garde, Hugo Chavez a, une nouvelle fois, dénoncé la volonté des États-Unis de dominer le monde. « Un ou une porte-parole à Washington du département d'État ou de la Maison-Blanche a déclaré qu'il n'était pas convenable qu'un pays quel qu'il soit se rapproche de l'Iran. La vérité, c'est que cela nous a fait rire », a assuré le président vénézuélien dans une déclaration télévisée diffusée dimanche avant l'arrivée de Mahmoud Ahmadinejad.
« Ils ne pourront pas dominer le monde. Oubliez ça, Obama, oubliez ça. Vous devriez plutôt vous concentrer sur les problèmes de votre pays, qui sont nombreux. » — Hugo Chavez
« Nous sommes libres. Les peuples d'Amérique latine ne se mettront plus jamais à genoux sous la domination des impérialistes yankee », a insisté le chef de l'État vénézuélien.
Expulsion diplomatique
Hasard ou coïncidence, la visite du président iranien survient alors que les États-Unis viennent de déclarer persona non grata la consule vénézuélienne à Miami, ordonnant son expulsion du pays avant mardi prochain.
Livia Acosta Noguera avait été dernièrement présentée comme complice d'un projet iranien d'attentats aux États-Unis. Selon un documentaire de la chaîne hispanophone Univision, la consule aurait participé au présumé complot alors qu'elle était seconde secrétaire à l'ambassade vénézuélienne à Mexico, en 2007. Les attentats, qui pouvaient s'accompagner d'attaques informatiques, auraient visé des sites vitaux pour la sécurité, comme des centrales nucléaires et l'aéroport Kennedy de New York.
Hugo Chavez a accusé dimanche Washington d'avoir inventé ce présumé complot ourdi par l'Iran. « Il s'agit d'une menace à notre encontre », a-t-il affirmé, sans commenter la demande d'expulsion de Livia Acosta Noguera.

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