lundi 22 novembre 2010

PDVSA et ENI signent les plus gros contrats de l'histoire entre les deux pays

La compagnie publique Petroleos de Venezuela (PDVSA) et l'italienne ENI ont signé lundi deux contrats d'un montant de 17 milliards de dollars pour l'exploitation commune du bloc pétrolier Junin 5 du bassin de l'Orénoque (nord-est) et la construction d'une raffinerie.
Ces accords, annoncés en 2009, portent sur la création de deux coentreprises: Petrojunin pour l'exploitation du brut (8 milliards de dollars d'investissement, soit 5,8 milliards d'euros) et Petrobicentenario pour la raffinerie (9 milliards de dollars).

Comme pour chaque accord passé depuis que le Venezuela, premier producteur de brut sud-américain, a nationalisé ses ressources pétrolières en 2007, PDVSA possèdera 60% des parts et ENI 40%.
ENI, impliqué depuis 2008 dans les travaux de certification des réserves du bloc Junin 5, s'est en outre engagé à verser un bon d'entrée de 600 millions de dollars pour avoir accès au pétrole du bassin.
"C'est un pas fondamental pour notre développement au Venezuela (...) Dans quatre ou cinq ans, le Venezuela sera le deuxième pays le plus important pour notre compagnie", s'est félicité Paolo Scaroni, directeur général exécutif d'ENI.
Petrojunin débutera avec une production de brut extra-lourd de quelque 75.000 barils par jour (bp/j) en 2012, qui augmentera à terme pour atteindre quelque "240.000 barils par jour", selon le ministre vénézuélien du pétrole et président de PDVSA Rafael Ramirez.
La raffinerie commencera à fonctionner fin 2016 dans le nord-est du pays, selon Scaroni. Elle pourra traiter jusqu'à 240.000 barils de brut extra-lourd par jour et la même quantité de barils d'autres bruts destinés à la fabrication de gasoil, d'essence ou encore de gaz liquide.
C'est la première raffinerie de cette taille construite au Venezuela depuis les années 50 et elle permettra de traiter le brut extrait du bloc Junin 5, alors que le pays fait actuellement raffiner l'essentiel de sa production à l'étranger, a souligné Ramirez.
Ces accords vont permettre d'accélérer le développement du bassin de l'Orénoque, considéré comme la plus grande réserve d'hydrocarbures au monde, où le Venezuela espère produire 4,6 millions de bp/j en 2020 avec l'aide d'autres partenaires étrangers.
Le pays sud-américain y produit déjà 954.000 bp/j, soit un tiers de sa production totale qui avoisine les 3 millions de bp/j, selon des chiffres officiels. Elle ne serait cependant que de 2,35 millions de bp/j, selon l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep).
Le gouvernement vénézuélien va coexploiter cinq autres blocs du bassin de l'Orénoque avec des entreprises étrangères: un consortium dirigé par l'américain Chevron, un autre dominé par l'espagnol Repsol, un groupe d'entreprises russes, la compagnie publique chinoise CNPC et PetroVietnam.
Le Venezuela possède les deuxièmes réserves prouvées de brut au monde (251 milliards de barils), derrière l'Arabie Saoudite (266 milliards de barils).

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